Retour sur 2021

EVOLUTION AU SEIN DU PLAN FÉDÉRAL NUTRITION-SANTÉ

Le Plan Fédéral Nutrition Santé (PFNS) développe une politique fédérale de promotion des habitudes alimentaires et de modes de vie sains, en vue de réduire de façon significative l’incidence des maladies liées à une mauvaise alimentation et à la sédentarité qui impactent lourdement qualité de vie et budgets de santé.

Diminution de la teneur en sucre et en graisses dans le cadre de la Convention Alimentation Equilibrée

Les travaux sur la réduction d’énergie par le biais de la réduction de sucres, de graisses et de la taille des portions s’est poursuive depuis 2018 et différents secteurs ont continué à améliorer l’offre alimentaire sur le marché belge malgré la pandémie.

Fin 2021, la Fevia, ses sous-secteurs et Comeos ont présenté les derniers résultats obtenus pour la période 2017-2020.  Il apparait que le secteur des produits laitiers a diminué de 9% les sucres ajoutés dans leurs produits sans les remplacer par des édulcorants.  En ce qui concerne le secteur des boissons rafraichissantes, la teneur en sucres ajoutés a diminué de 13%(le secteur souligne qu’il y aura une diminution de 42% des sucres ajoutés entre 2000 et 2025).  Pour les préparations à tartiner, il est fait état d’une réduction de 11,4% des graisses totales et de 7,4% de sel ajouté.  Pour les plats préparés, on note une augmentation de 14,6% de la teneur en légumes, de 10,6% de la teneur en fibres et une diminution de 6,9% de la teneur en sel ajouté. Et enfin pour les sauces froides vendues sous marques propres, on note une réduction de 3% de kcal correspondant à une baisse de graisses et/ou des sucres.

Ainsi, nous pouvons constater une évolution positive des engagements de réduction d’énergie même si les efforts consentis doivent être poursuivis et notamment par les autres secteurs qui s’étaient investis dans la première période de la Convention Equilibré entre 2012 et 2017.

Pour garantir un monitoring indépendant des produits alimentaires, Sciensano en collaboration avec la DG Animaux, Végétaux et Alimentation suit depuis 2018, sur  base annuelle, la composition des produits alimentaires vendus sur le marché belge dans le cadre du projet Nutritrack.  Ce monitoring permettra de suivre l’évolution de la reformulation des produits alimentaires.  Dans le cadre de la poursuite des travaux du PFNS, la réduction de la teneur en énergie et en sel des produits et l’amélioration de la qualité nutritionnelle (fibres, céréales complètes, acides gras…) resteront une priorité.

L’enquête alimentaire 2021-2025 pilotée par Sciensano va également permettre d’analyser si la population belge consomme moins de calories que lors de l’enquête alimentaire de 2014.

Allaitement maternel

Une des missions du Plan Fédéral Nutrition-Santé consiste également à promouvoir, protéger et soutenir l’allaitement maternel en Belgique. C’est ainsi qu’ à l’occasion de la Semaine mondiale de l’allaitement maternel du 1er au 7 octobre 2021, la DG Animaux, Végétaux et Alimentation a lancé une nouvelle campagne d’affichage dans les maternités et les consultations ONE et Kind & Gezin, en collaboration avec le Comité fédéral de l’allaitement maternel. Le choix a été fait de mettre l’accent sur l’idée que l’allaitement maternel est profondément durable et donc d’encourager à « Mangez local ! ».

EXEMPTION DE L'OBLIGATION DE PAYER DES CONTRIBUTIONS AU FONDS SANITAIRE POUR LE SECTEUR PORCIN

Le Fonds budgétaire pour la santé et la qualité des animaux et des produits animaux, dit “Fonds sanitaire”, est un fonds de solidarité basé sur les principes de cofinancement, de coresponsabilité et de cogestion par les producteurs. Il finance notamment les interventions dans le cadre de la lutte officielle contre les maladies animales, telles que les contributions aux analyses et les honoraires des vétérinaires, la supervision des programmes de lutte contre les maladies animales et l’indemnisation en cas d’abattage obligatoire.

Pour assurer cette solidarité, des cotisations annuelles obligatoires sont perçues auprès des opérateurs actifs dans les différents sous-secteurs.

Cependant, 2021 a été une année très difficile sur le plan économique pour le secteur porcin. D’une part, il y a eu les problèmes d’exportation rencontrés par le secteur en raison de l’épidémie de peste porcine africaine en Allemagne (une grande partie des exportations de la Belgique passe par l’Allemagne), une reconstitution insuffisante des réserves dans le secteur après l’épidémie de peste porcine africaine en Belgique en 2018-2019 et les prix élevés de l’énergie et des aliments pour animaux. En revanche, les prix des porcs ont baissé.

Pour cette raison, le ministre Clarinval a déclaré ce secteur comme étant un secteur en difficulté, initialement jusqu’à la fin mars 2022. Entre-temps, cette reconnaissance a été prolongée jusqu’à la fin 2022.

Afin de soutenir financièrement les éleveurs de porcs, ceux-ci ont été exemptés de leur obligation de payer la contribution annuelle au Fonds sanitaire pour l’année 2021. Cette mesure représente une économie globale pour le secteur d’environ 3 millions d’euros.

La préparation et le suivi du cadre législatif de cette exemption ont été assurés par la DG Animaux, Végétaux et Alimentation du SPF.

LÉGISLATION PHYTOSANITAIRE : DE NOUVELLES ÉTAPES AU NIVEAU DE L'UNION EUROPÉENNE POUR LA PLANT HEALTH LAW

Le règlement (UE) 2016/2031 est d’application depuis le 14 décembre 2019. Conformément aux dispositions des articles 50 et 79 du présent règlement, en 2021, la Commission européenne a collaboré avec les États membres pour faire rapport au Parlement européen et au Conseil sur l’expérience acquise entre-temps avec le renforcement du système d’importation ainsi qu’avec l’extension du système de passeport phytosanitaire.  Le résultat de ces évaluations servira de base à la poursuite des discussions en 2022 sur les adaptations de la législation phytosanitaire européenne de base.

Le règlement d’exécution (UE) 2019/2072 donne la principale substance à la législation phytosanitaire de base en définissant les listes d’organismes réglementés et les exigences correspondantes. Afin de maintenir un niveau élevé de protection phytosanitaire, ces listes doivent également être complétées ou révisées sur base de la recherche scientifique et de l’évaluation des risques. Une première révision majeure de ce règlement a été achevée et publiée au niveau de l’UE fin 2021, la position belge étant coordonnée en collaboration avec l’AFSCA et les Régions. Les listes révisées des organismes de quarantaine et des exigences connexes sont entrées en vigueur le 11 avril 2022.

LA RECHERCHE CONTRACTUELLE : VÉRITABLE GARANT DE LA DEVISE 1 MONDE, 1 SANTÉ

Soutenir la recherche scientifique fait partie d’une des missions de notre SPF. Au sein de la DG Animaux, Végétaux et Alimentation, la cellule recherche contractuelle a organisé et géré la procédure de sélection d’un certain nombre de projets en matière de sécurité alimentaire,  santé animale ou encore de santé végétale en 2021.

QUELLES SONT LES MALADIES ANIMALES QUI NOUS GUETTENT ?

L’émergence de maladies animales menace non seulement la santé des animaux, mais aussi l’économie en cas d’épidémies plus importantes. Afin d’élaborer une politique de prévention efficace, il est nécessaire de disposer d’une prédiction précise du risque d’introduction de maladies animales émergentes. Nous disposons de nombreuses informations utiles et structurées, mais elles sont éparpillées dans diverses bases de données (inter)nationales. La prédiction des risques peut être améliorée en combinant différentes sources d’information. L’application web développée dans le cadre du projet MORISKIN permet de suivre simultanément différents indicateurs et d’évaluer plus précisément le risque d’introduction de maladies animales en Belgique. Au cours du projet, les chercheurs ont évalué les risques d’un seul agent pathogène, à savoir la peste porcine africaine. Pour ce faire, ils ont utilisé d’une part les données disponibles sur la propagation du virus dans le temps et l’espace, et d’autre part sur les voies d’introduction possibles en Belgique. Avec cette étude de cas, les chercheurs ont démontré que l’application web « MORISKIN » fonctionne dans la pratique.

LES ANTIBIOTIQUES ET LA RÉSISTANCE AUX ANTIBIOTIQUES DANS LE CHAMP ET DANS LA SOUPE ?

L’engrais organique répandu dans les champs agricoles est l’un des moyens par lesquels les résidus d’antibiotiques, les bactéries résistantes et les gènes de résistance aux antibiotiques peuvent se retrouver chez l’homme et l’animal. Le projet AMRESMAN a étudié l’influence du lisier contenant des résidus d’antibiotiques et des gènes de résistance aux antibiotiques sur le sol et les plantes.

Les chercheurs ont pu démontrer que le lisier de porc et de veau contient souvent des résidus d’antibiotiques et des bactéries multirésistantes (potentiellement pathogènes). Les terres agricoles sont souvent contaminées par des résidus d’antibiotiques, peut-être en raison de fertilisations répétées. Le poireau cultivé à titre expérimental dans un sol enrichi au lisier auquel des antibiotiques avaient été ajoutés, s’est heureusement révélé, à la récolte, exempt de résidus d’antibiotiques ou de gènes de résistance aux antibiotiques. Le poireau du supermarché ne contenait également que peu ou pas de résidus d’antibiotiques. Des recherches plus poussées devraient permettre de confirmer ces conclusions pour d’autres légumes et quel est l’impact à long terme après des fertilisations répétées.

POMMES DE TERRE, TOMATES ET AUBERGINES EN PROIE À DES VIRUS

La technologie permettant de détecter la présence de micro-organismes avance. Les nouvelles techniques génomiques en disent plus long que le microscope traditionnel. Le projet SEVIPLANT visait à détecter tous les virus présents dans un échantillon de plante donné. Toute la famille des solanacées a été étudiée. Il s’agit de cultures telles que les pommes de terre, les tomates, les poivrons et les aubergines, mais aussi de certaines plantes ornementales et de mauvaises herbes comme la morelle noire. Dans le cadre de ce projet, plus de 17.600 échantillons ont été prélevés sur diverses plantes et cultures à différents endroits en Belgique. L’analyse du matériel génétique a permis de détecter une quarantaine de phytovirus, dont 23 qui n’avaient encore jamais été enregistrés auparavant en Belgique. D’autres étaient déjà connus, mais pas encore pour l’hôte examiné. Certains types de virus totalement nouveaux ont même été identifiés. Les résultats pour les pommes de terre étaient encourageants : peu de virus ont été trouvés, ce qui  suggère que le schéma actuel de multiplication hautement contrôlé pour obtenir des plants de pommes de terre sains est une réussite. En revanche, de nombreux virus ont été détectés dans les plantes ornementales. Nous devons donc rester vigilants car ces plantes ornementales peuvent servir de porte d’entrée à de nouveaux virus pouvant affecter nos cultures. Les méthodes testées pourront être utilisées ultérieurement pour inventorier les virus dans d’autres cultures et familles de plantes.

DES PFAS À CHAQUE REPAS ?

Les substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS) sont utilisées dans de nombreuses applications (textiles, produits ménagers, mousse anti-incendie, secteur automobile, matériaux en contact avec les denrées alimentaires, …). Ces substances étant difficilement biodégradables, elles se retrouvent dans l’environnement. Elles sont en outre toxiques. C’est pourquoi l’exposition à ces substances chimiques peut avoir des effets nocifs sur la santé. Le projet FLUOREX a été lancé en juin 2021 et se poursuivra jusqu’en mai 2023. L’objectif est de recueillir des données sur la présence de PFAS dans l’alimentation (provenant principalement des supermarchés) et de pouvoir calculer l’exposition de la population belge aux PFAS par l’alimentation. Le projet permettra également d’identifier les sources de contamination aux PFAS dans la chaîne alimentaire afin de pouvoir ensuite prendre, si nécessaire, des mesures ciblées pour réduire l’exposition. De plus, ce projet évaluera la contribution des matériaux en contact avec les aliments (FCM) dans le calcul d’exposition.

Depuis le début du projet, différentes méthodes ont été développées pour analyser les PFAS dans le poisson, la viande, les œufs, le lait, les fruits et les légumes.

UTILISATION D'ANTIBIOTIQUES ET GERMES RÉSISTANTS, ÉGALEMENT CHEZ LES CHIENS ET LES CHATS : UN POINT D'ATTENTION !

Les principaux objectifs stratégiques du Plan d’action national belge « One Health » de lutte contre la résistance aux antimicrobiens 2020-2024 (« NAP-AMR ») sont l’utilisation responsable des antibiotiques d’une part, et la prévention et le contrôle des infections d’autre part. Outre les animaux agricoles, les chiens et les chats ne sont plus épargnés. Le projet PET-AMR permettra de cartographier l’utilisation des antibiotiques (quels antibiotiques et combien, pour quelles indications) chez les animaux de compagnie. Des recherches seront également menées pour déterminer dans quelle mesure ces animaux sont porteurs de bactéries résistantes et quels facteurs contribuent à ce risque. En se fondant sur ces résultats, les chercheurs évalueront le risque encouru par la population générale en cas de présence de bactéries résistantes. À partir de là, des actions politiques pourront être formulées dans le cadre du NAP-AMR.

LES PRODUITS PHYTOPHARMACEUTIQUES : INFORMER, SENSIBILISER ENCORE ET TOUJOURS

Les produits phytopharmaceutiques (communément appelés Pesticides) ont mauvaise presse. Il n’est pas évident pour le citoyen de distinguer le vrai du faux dans les publications bien souvent accrocheuses.

Les pesticides peuvent être nocifs et perturber notre organisme et environnement, mais ils sont nécessaires à notre agriculture. Le rôle des Autorités est d’encadrer les utilisations de produits phytopharmaceutiques pour parvenir à un niveau de risque considéré comme acceptable.

Comment enrichir le débat au sujet des pesticides ? Au sein de la DG Animaux, Végétaux et Alimentation, les experts scientifiques font un travail de sensibilisation et d’information permanent. L’idée est d’éclairer les questions qui occupent les débats, par des études et des avis scientifiques présentés de manière accessible.

Ce travail d’information et de sensibilisation se fait via des plans d’action, des news sur le site phytoweb ou encore des actions de communication spécifiques telles que la création de posters reprenant des informations générales sur les risques pour la santé humaine et l’environnement de l’utilisation de pesticides pour amateurs ou encore de vidéos d’animation pour aborder cette thématique complexe et technique.

NÉONICOTIONÏDES : UNE ÉVALUATION CONSTANTE

Les néonicotinoïdes ont suscité un certain émoi ces dernières années. Ces insecticides sont très toxiques pour les oiseaux, les insectes et d’autres organismes et ils restent en outre présents très longtemps dans l’environnement.

Ainsi en 2013 déjà, des restrictions avaient été imposées pour les trois substances les plus toxiques : la clothianidine, le thiaméthoxame et l’imidaclopride. L’utilisation par les particuliers a été interdite, le traitement des semences a été restreint, le traitement foliaire de la plupart des céréales a été interdit et, pour une série de plantes spécifiées, l’application a été limitée (uniquement en serre ou après la floraison). Ces restrictions ont été imposées à la suite d’une évaluation de l’Autorité européenne de Sécurité des aliments (EFSA) qui a démontré que l’existence de risques pour les abeilles ne pouvait pas être exclue.

En 2018, ces mesures ont été renforcées après une nouvelle évaluation de l’EFSA : les produits phytopharmaceutiques contenant une ou plusieurs de ces trois substances peuvent être appliqués uniquement sur les cultures qui, pendant la totalité de leur cycle de vie, restent dans une serre permanente, ou sur les semences qui sont exclusivement destinées à être utilisées dans des serres permanentes (la plante obtenue restant dans cette serre tout au long de son cycle de vie).

La situation a fortement évolué pour ces substances en 2020 :  à l’échelle européenne, l’approbation des substances actives clothianidine et thiaméthoxame avait expiré dès 2019.  La prolongation octroyée à cette époque pour la vente et l’utilisation des stocks restants se terminait en 2020. En 2020, le service Produits phytopharmaceutiques et engrais a retiré l’autorisation de tous les produits restants contenant ces substances actives.

L’autorisation européenne pour la substance active imidaclopride est aussi arrivée à échéance le 1er décembre 2020.  Conformément à la réglementation européenne, le service Produits phytopharmaceutiques et engrais a octroyé une prolongation de 18 mois pour le seul produit restant contenant cette substance active.

La fin de l’approbation de ces trois substances actives résulte de la décision des fabricants de ces substances de ne plus les soutenir pendant la procédure de renouvellement de leur autorisation à l’échelle européenne. Le seul néonicotinoïde encore autorisé est l’acétamipride. Il a déjà été prolongé en 2018 à l’échelle européenne. Cette substance est toutefois beaucoup moins toxique pour les abeilles que les autres néonicotinoïdes, alors que la dose d’application en tant que produit phytopharmaceutique est similaire. Le renouvellement des autorisations nationales est en cours.

Le retrait à un rythme rapide des autorisations pour la clothianidine, le thiaméthoxame et l’imidaclopride pose problème pour l’agriculture dans notre pays, surtout pour la culture de betteraves. Les États membres de l’Union européenne ont la possibilité d’octroyer des autorisations d’urgence lorsqu’il faut protéger certaines cultures et qu’il n’existe pas d’autre solution adéquate.

En 2019 et 2020, des autorisations d’urgence ont été octroyées pour le semis de semences de betteraves sucrières, laitue et carotte (uniquement pour 2019) traitées au thiaméthoxame ou à la clothianidine. On ne s’attend pas à de nouvelles autorisations d’urgence pour ces substances actives à l’avenir. En effet, comme les approbations pour la clothianidine et le thiaméthoxame n’ont pas été renouvelées à l’échelle européenne, on peut s’attendre à ce qu’à l’avenir, on dispose de trop peu de données pour contrôler si les produits phytopharmaceutiques en question répondent encore aux critères d’autorisation qui deviennent de plus en plus stricts. En effet, à l’instar d’une autorisation classique, une autorisation d’urgence fait l’objet d’une évaluation complète. L’objectif n’est effectivement pas que les autorisations d’urgence réduisent le niveau élevé de protection de l’environnement et de la santé garanti par la réglementation européenne. Une nouvelle demande d’autorisations d’urgence en 2021 a dès lors fait l’objet d’une évaluation négative.  Par contre, une autorisation d’urgence a été délivrée en 2021 pour l’utilisation de l’imidaclopride pour les betteraves sucrières et la laitue. Pour cette substance, on dispose encore d’études plus récentes même si celles-ci ne suffiront plus pour réitérer les autorisations d’urgence.

Pendant ce temps, au niveau européen, des travaux sont également menés pour restreindre l’autorisation du sulfoxaflor. Il s’agit d’une alternative aux néonicotinoïdes qui, après que des informations supplémentaires ont été fournies, s’est également avérée plus toxique pour les abeilles que ce qui avait été estimé à l’origine, ce qui fait que son utilisation à l’air libre sera bientôt interdite. Cependant, l’évaluation au niveau belge a montré que cette substance peut être utilisée avec le même degré de protection des abeilles que les autres produits phytopharmaceutiques, ce qui explique que le produit restera autorisé pour le moment.

ACTUALISATION DU FONDS DE SOLIDARITÉ POUR LES PRODUCTEURS DE POMMES DE TERRE

Une enquête organisée par la Cellule Protection des Végétaux a montré que les producteurs de pommes de terre sont satisfaits du fonctionnement du fonds de solidarité pour les producteurs de pommes de terre, mais en concertation avec les représentants du secteur professionnel, une actualisation du système existant a été proposée. 

L’arrêté royal du 6 août 2021 modifie la liste des organismes de quarantaine pour lesquels une indemnisation peut être accordée pour les pommes de terre contaminées, adapte les montants forfaitaires des coûts de production des pommes de terre (qui servent de base au calcul de l’indemnisation) et prévoit leur indexation automatique tous les deux ans.

En tant qu’instrument politique, le fonds de solidarité pour les producteurs de pommes de terre est donc adapté aux défis actuels et approuvé par la Commission européenne dans le cadre des règles relatives aux aides d’État.

DU NOUVEAU EN EUROPE POUR PROTÉGER LA SANTE CONCERNANT LES EXTRAITS DE PLANTES AVEC EFFET LAXATIF

Les dérivés d’hydroxyanthracène ou HAD appartiennent à un groupe de substances chimiques qui sont naturellement présentes dans plusieurs végétaux.

Les dérivés hydroxyanthracéniques et les extraits de certaines plantes qui en contiennent  sont largement utilisés dans les compléments alimentaires pour améliorer la fonction intestinale.

Quels sont les risques liés à ces substances?

En 2017, l’EFSA (l’Autorité européenne de sécurité des aliments) a évalué les risques liés à l’ingestion de ces substances. Elle a conclu, sur la base des données disponibles,  que  certains dérivés d’hydroxyanthracènes devaient être considérés comme  génotoxiques et/ou cancérigènes ( risque accru de cancer colorectal ).  L’opinion de l’EFSA a également indiqué que les préparations à base de certaines plantes contenant des dérivés hydroxyanthracéniques peuvent avoir des effets nocifs sur la santé, bien qu’une incertitude persiste. L’EFSA n’a pas été en mesure de recommander une dose journalière qui ne pose pas d’inquiétude pour la santé.

Quelles mesures ont été décidées pour protéger la santé publique ?

En 2021 , le Règlement (UE) n° 2021/468 de la Commission européenne a interdit l’usage alimentaire  des dérivés hydroxyanthracéniques suivants :

  • «Aloe-émodine et toutes les préparations dans lesquelles cette substance est présente»;
  • «Émodine et toutes les préparations dans lesquelles cette substance est présente»;
  • «Préparations à partir de feuilles des espèces d’Aloe contenant des dérivés hydroxyanthracéniques»;
  • «Dantrone et toutes les préparations dans lesquelles cette substance est présente».

 

Ce  même Règlement a aussi placé sous surveillance les préparations suivantes :

  • les «Préparations à partir de racines ou de rhizomes de Rheum palmatum L, de Rheum officinale Baillon et de leurs hybrides contenant des dérivés hydroxyanthracéniques»;
  • les «Préparations à partir de feuilles ou de fruits de Cassia senna L contenant des dérivés hydroxyanthracéniques»; –
  • les «Préparations à partir d’écorces de Rhamnus frangula L ou de Rhamnus purshiana DC contenant des dérivés hydroxyanthracéniques».

Cette mise sous surveillance implique que les parties prenantes disposent d’un délai de 18 mois pour soumettre des données complémentaires permettant de démontrer leur innocuité et que, dans un délai de 4 ans, la Commission européenne doit prendre une décision sur ces substances sur la base d’un avis de l’EFSA.

Le Règlement (UE) n° 2021/468  est entré en vigueur le 8 avril 2021, sans période transitoire en raison du danger mis en évidence.

Quelles ont été les contributions de la DG Animaux, Végétaux et Alimentation :

  • Durant toute la durée du processus législatif, la DG Animaux, Végétaux et Alimentation a eu d’innombrables interactions avec le secteur de l’industrie belge (Be-Sup, BACHI, mais aussi certaines entreprises privées) afin de collecter des informations sur les teneurs en HAD et sur les méthodes d’analyse ;
  • Dans les négociations avec la Commission et les autres Etats membres, la DGAPF a défendu et obtenu :
    • qu’une recherche soit effectuée par l’EFSA  pour vérifier que les teneurs en HAD  dans les légumes de consommation courante, tels  que la pulpe d’Aloe Vera, le séné, l’oseille, ….   sont suffisamment faibles  pour que ces produits puissent continuer à être consommés en toute sécurité ;
    • que des limites techniques claires, à partir de laquelle la présence des différentes substances HAD est interdite, accompagnent le règlement pour permettre son application par les opérateurs et les autorités de contrôle ;
    • que ces limites soient analytiquement mesurables par des méthodes existantes

INSECTES : UNE NOUVELLE SOURCE DE PROTÉINES AUTORISÉE DANS L’UNION EUROPÉENNE

Les insectes sont de plus en plus présents dans les esprits comme alternative à d’autres sources de protéines.Ils pourraient jouer un rôle dans la transition vers un mode de production alimentaire plus durable qui se met en place (sous l’impulsion de la stratégie européenne « Farm-to-Fork).

Il existait par le passé une certaine incertitude juridique au niveau européen quant à l’application de l’ancien règlement n°258/97 concernant nouveaux aliments aux insectes entiers, et chaque Etat membre avait ses propres règles. En Belgique, la commercialisation de 10 espèces d’insectes destinés à la consommation humaine était tolérée sur notre territoire. La Belgique a été pionnière à ce niveau en étant le premier Etat membre à adopter une approche totalement transparente.

Le règlement adopté le 25 novembre 2015 est clair sur le sujet : tous les produits à base d’insectes (qu’il s’agisse d’insectes entiers, de parties ou encore d’extraits, utilisés seuls ou en préparation) sont considérés comme des ‘nouveaux aliments’ (dénommés en anglais ‘novel food’). En tant que tel, ils doivent obtenir une autorisation européenne préalable à leur mise sur le marché. Cette autorisation est par ailleurs précédée d’une évaluation de l’EFSA afin de garantir la sécurité alimentaire.

Pour les 10 espèces d’insectes précédemment tolérées en Belgique, il y avait donc lieu d’introduire une demande d’autorisation pour le 1er janvier 2018 au plus tard. C’était le cas pour 5 espèces. En attendant que leur dossier ne reçoive une réponse (acceptation ou rejet de l’autorisation ad hoc), des denrées contenant ces espèces sont en phase de transition et peuvent donc rester sur le marché belge.

En 2021,  les premières autorisations ont été accordées au niveau européen (pour le Tenebrio Molitor, plus communément appelé ver de farine, et pour la Locusta migratoria – criquet migrateur -). La Belgique met à jour continuellement la liste des insectes qui peuvent être commercialisés à des fins de consommation humaine (en fonction de leurs autorisations et des dossiers qui restent en cours).

Il est bon de souligner que la communication claire et transparente de notre pays concernant tant la politique de tolérance que les conditions des dispositions transitoires a été positivement soulignée par la fédération internationale et fortement appréciée par le secteur national.

 

Mesures de protection contre les organismes de quarantaine des végétaux et produits végétaux : nouvel arrêté royal

L’arrêté royal du 22 février 2021 relatif aux mesures de protection contre les organismes de quarantaine des végétaux et produits végétaux remplace l’arrêté royal du 10 août 2005 et prévoit des dispositions complémentaires pour l’application du règlement (UE) 2016/2031 (phytosanitaire) et du règlement (UE) 2017/625 (contrôles officiels) pour les compétences fédérales du Service public fédéral Santé, Sécurité de la chaîne alimentaire et Environnement et de l’Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire.

Ce nouvel arrêté contient entre autres des prescriptions concernant l’utilisation de passeports phytosanitaires et de certificats phytosanitaires ainsi que des modifications d’arrêtés existants afin de mettre la législation fédérale en conformité avec la nouvelle législation européenne en matière de santé des végétaux et ses actes d’exécution (comme le Règlement d’exécution (UE) 2019/2072 qui comprend entre autres la liste des organismes de quarantaine et les exigences phytosanitaires connexes).

QUELQUES CHIFFRES

Quelques chiffres

Petit aperçu chiffré de certaines de nos activités.

261 VÉTÉRINAIRES

Le SPF Santé publique est responsable de l’organisation de la profession vétérinaire. Cette profession implique également une prestation de serment formelle. Les vétérinaires doivent en effet déclarer sous serment qu’ils souhaitent effectuer des tâches dans le cadre de la lutte contre les  maladies animales légalement contrôlées.

En 2021, nous avons fait prêter serment à 261 vétérinaires : 123 francophones et138 néerlandophones.

68.200 PHYTOLICENSES

Depuis le 25 novembre 2015, tout utilisateur professionnel, distributeur ou conseiller de produits phytopharmaceutiques doit obtenir une licence phytosanitaire. Vous trouverez de plus amples informations à ce sujet sur le site internet www.phytolicence.be.

La DG Animaux, Végétaux et Alimentation a délivré depuis lors quelque 68.200 licences, dont 85 % pour un usage professionnel de ces produits. Les autres licences sont principalement délivrées pour que leurs détenteurs puissent distribuer et donner des conseils sur des produits phytopharmaceutiques, p. ex. dans les points de vente et les jardineries.

9.929 dossiers de compléments alimentaires et d’aliments enrichis

En 2021, la DG Animaux, Végétaux et Alimentation a évalué 9.929 dossiers de compléments alimentaires et d’aliments enrichis en vitamines et minéraux.

La plupart des dossiers sont soumis par l’intermédiaire de l’application en ligne FOODSUP.

Notification des produits à base de tabac et des e-cigarettes en 2021

Les fabricants de produits du tabac en Belgique sont tenus de fournir chaque année un certain nombre de données aux autorités : une liste qualitative et quantitative de tous les ingrédients, la teneur en goudron, CO et nicotine, l’étiquetage, le volume de vente, ….. En 2021, la DG Animaux, Végétaux et Alimentation a enregistré 2.317 produits à base de tabac.

Les fabricants de cigarettes électroniques doivent également introduire un dossier auprès de la Santé publique en réponse à cette obligation de notification – et cela s’applique à la fois à l’appareil et au liquide.

En 2021, la DG Animaux, Végétaux et Alimentation a enregistré 3250 nouvelles demandes produits e-cigarettes et 95 produits à fumer à base de plantes.

Contrôles de l’interdiction de fumer

En 2021, le service de contrôles Tabac et Alcool de la DG Animaux, Végétaux et Alimentation a réalisé 6.626 contrôles concernant l’interdiction de fumer.

Le phénomène « tabac » peut être attribué à des dizaines de maladies mortelles différentes. Saviez-vous que 90 % des cancers du poumon peuvent être attribués au tabagisme ? Pour ce cancer particulièrement agressif, les taux de survie ont à peine augmenté au bout de cinq ans, malgré les progrès de la médecine. De plus, ce cancer est toujours en augmentation. Le lecteur est-il encore surpris que le SPF Santé publique mène une croisade contre cela ? Beaucoup de choses ont été faites au cours des dernières décennies dans la lutte contre le tabac, mais il reste encore tant à faire.

Nombre de contrôles en Belgique

Flandre

Wallonie

Région de Bruxelles-Capitale

6.626

4.151

1.924

551

Pourcentage de contrôles non-conformes en Belgique

Flandre

Wallonie

Région de Bruxelles-Capitale

4%

4%

5%

5%

Interdiction de vente de produits du tabac aux mineurs

Malgré les fermetures de certains établissements dues au contexte sanitaire, le service Inspection a continué les contrôles relatifs au respect de l’interdiction de la vente de produits de tabac aux mineurs. Depuis novembre 2019, l’âge limite pour la vente de tabac est passé de 16 à 18 ans. En 2021, le service Inspection a contrôlé 2.134 points de contrôle et 68 infractions été constatées.

INSTAURATION DE LA LOI PANDÉMIE ET CONTRÔLES CORONA

Face aux différentes vagues de contamination dues au Covid19,  la « loi Pandémie » a été créée. Cette loi permet au gouvernement fédéral d’adopter des mesures de police administrative lors d’une situation d’urgence épidémique. Elle  installe une clarté et une structure en terme de pouvoirs et de mesures à prendre.

Suite à son entrée en vigueur le 4 octobre 2021,  une stratégie d’inspection de la règlementation Corona a été mise en place par le Service Inspection de la DG Animaux, Végétaux et Alimentation, en concertation avec les services d’inspection du Service public fédéral Environnement et du Service public fédéral Economie.

En 2021, 17.940 contrôles ont été réalisés en Belgique et 7.442 étaient en infraction.

8.909 établissements d’hôtellerie et de restauration ont été contrôlés. Dans 4.724 de ces établissements, une ou plusieurs infractions à la réglementation Corona ont été constatées. 3.358 infractions concernaient un compteur de CO2 qui ne fonctionnait pas ou mal, 1.790 infractions concernaient la non application ou l’application incorrecte du COVID Safe Ticket et 906 infractions concernaient le non-port ou port incorrect du masque buccal.

FOCUS

NUTRI-SCORE : DERRIÈRE LA POLÉMIQUE, LES FAITS

Depuis 2019, le Nutri-Score a été adopté et implémenté sur une base volontaire en tant qu’étiquetage nutritionnel complémentaire pour aider les consommateurs à faire des choix plus sains.  Plusieurs grands distributeurs et producteurs utilisent désormais le Nutri-Score sur leurs produits alimentaires. 

Cependant, le Nutri-Score fait aussi l’objet de toute une série d’attaques et notamment par une série de producteurs de produits avec appellation protégée qui se sentent pénalisé par la notation de leurs produits (D ou E).  Pourtant, il est important de rappeler que même avec un label AOP (Appellation d’Origine Protégée/IGP (Indication Géographique Protégée), les fromages (comme les charcuteries) « riches en acides gras saturés, en sel et en calories » restent « riches en acides gras saturés, en sel et en calories ». Cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas en manger, mais comme tous les produits classés D ou E par le Nutri-Score, ils peuvent être consommés dans le cadre d’une alimentation équilibrée, mais en petites quantités et pas trop fréquemment.

Comparaison n’est pas raison

Un autre exemple souvent cité à décharge est le score A des frites.  Il est normal que les frites soient classées A quand elles sont crues ; par contre, le score change en fonction du mode de cuisson, pouvant aller de B, si cuites au four et sans ajout de sel ou de sauce à D ou E, si cuites dans une graisse animale, consommées avec du sel et de la sauce.  Il est d’ailleurs recommandé de compléter l’emballage des frites congelées avec une mention spécifique rappelant que le mode de cuisson impacte le Nutri-Score.  Une autre critique fréquente est de dire que le Nutri-Score d’une boisson type cola light est meilleur que de l’huile d’olive ou du saumon fumé.  Il est important de rappeler que le Nutri-Score doit être utilisé pour comparer entre eux des produits d’une même catégorie d’aliments.  Par exemple, le Nutri-Score d’un paquet de céréales au chocolat et le Nutri-Score d’un paquet de muesli à l’épeautre et à l’avoine, ou bien celui d’une pizza avec celui d’une autre pizza, et ce, pour faciliter la comparaison et permettre d’identifier rapidement le choix le plus sain.

Les autorités belges suivent et participent de très près aux travaux de la Commission Européenne dans le cadre de la stratégie Farm to Fork  sur l’adoption d’un logo nutritionnel face avant obligatoire pour l’Europe.  Il est fondamental que l’Union européenne adopte un système qui soit scientifiquement reconnu, facile de compréhension et permettant aux personnes, y compris les plus vulnérables, d’améliorer la qualité nutritionnelle de leurs achats.  C’est le cas du Nutri-Score déjà adopté par 6 Etats membres dont la Belgique.

Il n’est pas anodin que les attaques s’intensifient aujourd’hui et mobilisent certains Etats membres et de grandes multinationales. Cependant, il est très interpellant de voir que la santé publique passe en second plan par rapport à du protectionnisme agricole et des intérêts économiques.

Pourtant, le Nutri-Score ne fait que traduire, sous une forme simple et compréhensible, la réalité de la composition nutritionnelle des produits. Et même si le fromage, la charcuterie ou encore le chocolat scorent D ou E, cela ne signifie pas qu’on ne peut pas les manger dans le cadre d’une alimentation équilibrée, mais en petites quantités et pas trop fréquemment.  Il faut changer de paradigme et enfin faire primer la santé publique pour que les consommateurs puissent disposer d’une information claire, simple et objective pour faire des choix alimentaires plus sains.

Pour conclure, citons l’exemple récent d’un grand distributeur qui a fait le choix d’encourager les consommateurs à consommer des produits A et B en les rendant moins chers à la caisse, ce genre de ‘nudging’ est un exemple très positif que les autorités saluent et invitent à suivre.

LE FONDS SANITAIRE EN MOTS ET EN IMAGES

Au sein de la DG Animaux, Végétaux et Alimentation, une équipe d’experts veille à la santé des animaux et gère entre autres le Fonds Sanitaire qui permet d’intervenir en cas de foyers de maladies animales. Découvrez en mots et images le rôle de ce fonds.

 

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DATES DE PÉREMPTION : QUAND FAUT-IL JETER SES ALIMENTS ?

A l’occasion de la journée internationale de sensibilisation aux pertes et gaspillages alimentaires (le 16/10), la DG Animaux, Végétaux et Alimentation a dévoilé sa vidéo d’animation sur l’utilisation des dates de péremption. Cette vidéo a pour objectif de limiter le gaspillage alimentaire tout en préservant sa santé.

Il existe deux types de dates de péremption sur les emballages de produits alimentaires : la date « à consommer de préférence avant… » et la date « à consommer jusqu’au … » (voir encadré).  Pour un certain nombre de consommateurs, ces dates prêtent à confusion et beaucoup de denrées alimentaires encore parfaitement consommables sont jetées, ce qui entraine un gaspillage alimentaire important.
Selon une étude européenne de 2015, ce gaspillage représente de 15 à 33 % du gaspillage alimentaire qui, globalement, pèse chaque année 88 millions de tonnes dans l’Union Européenne, soit 173 kilos par personne et par an. Il en résulte une perte financière pour le consommateur et un impact écologique non négligeable.

Actions et pistes explorées pour de futurs développements

La Commission européenne, la Belgique et les autres pays de l’Union européenne  sont bien conscients que la mauvaise compréhension des différences entre les deux types de date peut contribuer de manière significative au gaspillage alimentaire. C’est pourquoi différentes actions ont été lancées au niveau européen.

Dans le cadre de sa stratégie « Farm to Fork », la Commission proposera d’ici la fin 2022 une révision des règles sur les dates de péremption. Trois options sont sur la table :

  • que des produits soient ajoutés à la liste des produits qui sont exemptés de devoir mentionner une date (comme des produits de très longue conservation comme les pâtes ou le riz),
  • que le concept de date de durabilité minimale soit supprimé pour ne garder que la date limite de consommation,
  • que de manière générale les règles sur la présentation et formulation de l’indication des dates soient revues afin de favoriser la compréhension du datage des denrées alimentaires et les différences entre les deux types de date.

Afin que cette révision réponde aussi aux besoins d’information des consommateurs et ne mette pas en péril la sécurité alimentaire, une analyse d’impact est en cours.

Parallèlement à cette initiative, l’EFSA (Autorité Européenne de Sécurité des Aliments) s’est penchée sur la question des dates afin de faciliter l’application correcte et uniforme des règles par les opérateurs, en préservant la sécurité alimentaire. Elle a remis fin 2020, début 2021, deux avis qui proposent notamment des lignes directrices à suivre par les exploitants du secteur alimentaire. Ces lignes directrices doivent les aider à déterminer quel type de date il convient d’utiliser. Elles tiennent compte des législations en vigueur pour les aliments concernés, des traitements que ceux-ci ont subi pour éliminer les risques sanitaires, des manipulations subies avant d’être emballés, de leurs caractéristiques et de leurs conditions de stockage.

Dans ce contexte, des matériaux intelligents pourraient également jouer un rôle contre le gaspillage de certains aliments. La recherche est en cours : divers systèmes sont étudiés tels que la coloration plus foncée de l’étiquette lorsque l’aliment est devenu impropre à la consommation, la lecture via un affichage numérique, des feux tricolores, etc. Si cette piste devait se concrétiser, le système adopté devra être sans équivoque pour le consommateur : il devra indiquer clairement si le produit est encore propre à la consommation ou non.

Date de durabilité minimale (DDM) – Date limite de Consommation (DLC) : comment les différencier ?

La DDM, ou Date de Durabilité Minimale, vise principalement à garantir la qualité de la denrée alimentaire. Elle est repise sur les emballage par la mention « à consommer de préférence avant … ». Lorsqu’elle est dépassée, la denrée peut perdre une partie de sa texture, sa couleur ou son goût, mais elle reste en général consommable en toute sécurité, pour autant qu’elle ait été conservée dans des conditions appropriées, prescrites le cas échéant sur l’étiquette. Avant de consommer la denrée ou de l’utiliser après la DDM, il est toutefois recommandé de faire un contrôle visuel, de sentir ou de goûter afin de détecter un défaut éventuel, par exemple une odeur de moisi ou un goût de rance.
La DDM est indiquée sur des produits de moyenne ou longue conservation comme le riz, les pâtes, le café, le chocolat ou les biscuits.

La DLC, ou Date Limite de Consommation, vise, quant à elle, à protéger la santé publique. Lorsqu’elle est dépassée, le produit ne peut plus être consommé car il n’est plus assuré d’être microbiologiquement sain. La DLC est mentionnée sur les étiquettes avec la mention « à consommer jusqu’au … ».
La DLC est indiquée sur des aliments microbiologiquement très périssables, qui, de ce fait, sont susceptibles, après une courte période (de l’ordre de quelques jours), de présenter un danger immédiat pour la santé, par exemples des aliments frais préemballés tels que la viande, le poisson, les salades, les plats préparés, etc. pour lesquels il est aussi très important de respecter la chaine du froid.

Enfin, les viandes congelées, les préparations de viandes congelées et les produits non transformés de la pêche congelés doivent indiquer la date de congélation ou de première congélation (si le produit a été congelé à plusieurs reprises).

DE BELLES AVANCÉES EN MATIÈRE DE LUTTE CONTRE LA PUBLICITÉ POUR LE TABAC

2021 a été une année importante dans la lutte contre la publicité pour le tabac. En effet, de nombreux progrès ont été réalisés dans ce domaine, notamment avec l’entrée en vigueur de l’interdiction d’afficher les marques de tabac dans et sur la devanture des magasins, ainsi qu’une belle évolution de la jurisprudence belge.

Interdiction totale de publicité

Depuis le 1er janvier 2021, les magasins de journaux, les magasins de tabac et les magasins de cigarettes électroniques ne peuvent plus afficher de publicités pour les produits à base de tabac, les cigarettes électroniques et autres produits similaires. Toutes les références aux marques de ces produits ne sont désormais plus autorisées à l’intérieur ni sur la devanture de ces magasins.

La suppression de cette dernière exception en matière de publicité et de promotion vient compléter une législation très stricte qui interdisait déjà, parmi d’autres, les agissements suivants :

  • les réductions et promotions sur les prix ;
  • la mise en avant spécifique des produits de tabac. La présentation des produits de tabac doit être identique aux autres produits vendus au sein du magasin ;
  • toute publicité ou promotion pour des éléments techniques comme, par exemple, les filtres et les papiers.

De telles pratiques visent en effet indirectement à promouvoir la vente de produits de tabac.

Le Service Inspection du SPF Santé Publique contrôle ces nouvelles dispositions. Si des infractions sont constatées, des amendes allant de 2 000 à 800 000 euros sont prévues. La responsabilité d’une infraction peut incomber au fabricant, au commerçant ou aux deux en fonction des circonstances constatées.

Au total, sur 1913 contrôles relatifs à la publicité réalisés lors du premier semestre de l’année 2021, 782 se sont révélés non-conformes.

Covid oblige, le nombre  de contrôles réalisés s’explique par le fait que les contrôleurs ont été mobilisés le reste de l’année pour le contrôle des mesures sanitaires.

Contrôles relatifs à la publicité des produits de tabac en Belgique 2021

Type de
point de contrôle

Nombre de points de contrôle

Nombre de points de contrôle conformes

Nombre de points de contrôle non conformes

Magasin spécialisé

82

38

44

Magasin de journaux

501

263

238

Boutique de nuit/ magasin d'alimentation

654

335

319

Autre

676

495

181

Total

1913

1131

782

CIGARETTES ÉLECTRONIQUES : LA JUSTICE S’EMMÊLE

Durant l’année écoulée, deux jugements en première instance ont confirmé que les cigarettes électroniques doivent être considérées comme des produits similaires auxquels s’appliquent les restrictions publicitaires pour les produits du tabac. Les juges ont par la suite considéré une série de pratiques dans les commerces de cigarettes électroniques comme étant des techniques publicitaires interdites.

Dans le premier jugement à l’encontre de la société Vlaamse Vapinvest, il a été jugé que par exemple,  l’application du logo d’une marque de produits d’e-cigarettes sur des tapis de comptoir ou des paillassons, et la mise à disposition aux clients de revues de cigarettes électroniques, sont des pratiques qui ont pour but de promouvoir la vente de ces produits. En outre, la communication « 5 liquides pour 1 » a été jugée comme une annonce interdite visant à promouvoir les produits en question.

Dans le deuxième jugement, prononcé à l’égard de la SPRL Health E-life, le juge a estimé qu’il était inadmissible que des clients puissent tester des liquides d’e-cigarettes dans le magasin et que les produits fassent l’objet d’une présentation spéciale à l’étalage. Les activités spécifiques sur la page Facebook, comme la publicité pour des événements dans le magasin et l’offre de produits gratuits de certaines marques, ont également été jugées comme des pratiques interdites. Elles auraient principalement pour objectif d’attirer les clients dans le magasin physique et de promouvoir la vente.

Condamnations de grandes industries du tabac

Outre ces petits commerces, les géants que sont British American Tobacco Belgium (BAT) et Philip Morris International (PMI), ont eux aussi été condamnés l’an dernier par nos juridictions supérieures belges pour l’usage de techniques publicitaires interdites.

Dans un arrêt du 7 juin 2021, la Cour d’appel de Bruxelles a confirmé dans une large mesure les charges en matière de publicité interdite à l’encontre de BAT et a condamné le géant du tabac à une amende de 240 000 euros. Plus particulièrement, la cour a jugé que le fabricant était personnellement responsable des infractions à la pose d’affiches publicitaires interdites et des campagnes publicitaires menées par leurs distributeurs, étant donné qu’il s’agissait de choses dont ils décident de manière autonome et sur lesquelles ils exercent un contrôle. BAT a également été condamné pour la fabrication de conditionnements aux slogans attrayants qui proposent un prix plus avantageux pour le consommateur. Le juge d’appel a confirmé que la mise sur le marché d’une offre conjointe de produits du tabac et la publicité faite pour cette offre au moyen de techniques de présentation spéciales ne sont pas autorisées.

BAT s’est pourvu en cassation contre cet arrêt, mais le 2 septembre 2021, ce pourvoi a été jugé irrecevable et inadmissible pour manque d’intérêt et vices de formalités substantielles.

Enfin, Philip Morris Benelux a été condamné, tant en première instance qu’en appel, à verser de lourdes amendes pour publicité interdite et pour accords commerciaux de parrainage. Ce sont surtout ces accords, passés entre des détaillants et le fabricant de tabac pour l’utilisation de techniques de présentation spéciales dans les commerces, qui ont fait l’objet d’un jugement important. Là où le juge de première instance a adopté une interprétation restrictive en affirmant que ces accords n’étaient pas destinés à promouvoir la vente, le juge d’appel a quant à lui jugé qu’il s’agissait bien d’une infraction à l’interdiction de parrainage. Les accords ont en effet été jugés de pratiques interdites vu que le respect de ces accords a été encouragé par le géant du tabac via rémunération. La Cour de Cassation était d’accord avec ce point de vue et a confirmé que ces accords avaient au moins indirectement comme but d’encourager la vente des produits de tabac distribués. La peine prononcée antérieurement, à savoir une amende de 600 000 euros, partiellement avec sursis, a été confirmée.

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UNE VOIX AU CHAPITRE

Si l’Europe est encore et toujours le continent qui donne le ton en matière de normes et de standards et est même souvent celui qui pose les exigences les plus sévères, la Belgique y est pour quelque chose. Un petit pays, certes, mais un inspirateur de la première heure avec une réputation de négociateur habile et érudit. Même hors d’Europe, on nous connaît et on nous apprécie.

La représentation appropriée des autorités belges est l’une des missions fondamentales du SPF Santé publique et assurément de sa DG Animaux, Végétaux et Alimentation. Petit tour d’horizon.

Les grands pontes européens

En matière de sécurité alimentaire et de santé animale et végétale, la législation et la politique sont en grande partie pilotées au niveau européen. Inévitablement, on songe à la Commission européenne mais le Conseil européen est au devant de la scène également.

D’innombrables groupes de travail techniques et comités d’experts assurent le travail préparatoire. À ce niveau souvent invisible mais où le travail est intense, la DG Animaux, Végétaux et Alimentation se distingue : il faut préparer toutes ces réunions et transposer les points de vue. La DG Animaux, Végétaux et Alimentation s’en occupe en collaboration avec les cabinets ministériels, les groupes d’intérêts et d’autres acteurs du terrain.

Nouvelle identité pour l’OIE : L’Organisation Mondiale pour la Santé Animale (OMSA)

L’OIE a une nouvelle identité : OMSA. La Belgique est un membre fondateur de l’OMSA. Depuis fin 2019, le Dr. Herman Claeys est le délégué de la Belgique auprès de l’OMSA. En 2020, l’OMSA a explicitement suivi l’évolution du SARS-COV-2 chez les animaux et ces informations ont été utilisées pour informer et conseiller le RAGCA et donc le politique belge. L’OMSA a également pleinement souscrit à l’approche internationale “One Health” en créant, avec l’OMS, la FAO et le PNUE, un organisme mondial regroupant les différentes disciplines. En plus de représenter les intérêts de notre pays, l’OMSA est aussi le lieu approprié pour un réseau international où les normes de l’OMSA sont la référence pour le commerce international des animaux et des produits animaux. Saviez-vous que Kris De Clercq, vétérinaire chez Sciensano, est membre à part entière du comité scientifique de l’OMSA depuis 10 ans et qu’en tant que vice-président, il est responsable de la structure scientifique et des connaissances en matière de santé animale ?

Un acteur clé omniprésent

L’Autorité européenne de sécurité des aliments , mieux connue sous son appellation anglaise – European Food Safety Authority – et mieux encore sous son acronyme EFSA, doit son existence aux crises alimentaires des années 90 : songeons à la dioxine et à l’encéphalite spongiforme bovine (BSE). Deux raisons suffisantes aux yeux du Parlement européen et du Conseil européen pour la création de cette institution scientifique en date du 28 janvier 2002. Depuis lors, l’organisation se charge de remettre des avis scientifiques indépendants à la Commission européenne, au Parlement européen et indépendamment aux États membres.  Les activités de l’EFSA englobent tout le processus de production accompagnant la fourniture d’aliments, de la ferme à l’assiette donc.

Le rôle joué en cela par la DG Animaux, Végétaux et Alimentation ne saurait être exagéré. Nous ne sommes pas seulement le point de contact officiel pour la Belgique – le “Focal Point” – , mais nous représentons également nos autorités au sein du Forum consultatif – “Advisory Forum” – de l’EFSA. L’évaluation et la communication du risque, l’échange de données scientifiques, la coordination des efforts et la prévention du travail en double, la confrontation des opinions divergentes et leur éclaircissement : tout cela s’effectue ici.

Who’s afraid of WHO?

Qui ne connaît pas l’Organisation mondiale de la Santé ? L’organisation basée à Genève – en anglais World Health Organisation (WHO) -est une agence des Nations unies et la spécialiste mondiale de tout ce qui touche à la santé. Pour la Belgique, la DG Animaux, Végétaux et Alimentation est son partenaire en ce qui concerne le tabac, l’alcool et une alimentation saine.

Ainsi, la “Convention-cadre pour la lutte antitabac” a fêté ses 15 ans en 2020 et cette convention a été signée par 180 pays représentant ensemble 90 % de la population mondiale. La convention et les recommandations qui en découlent permettent de mener une politique de contrôle cohérente. Cette convention, vu son importance, est à considérer comme un jalon dans l’histoire de la santé publique.

En matière d’alcool également, la DG Animaux, Végétaux et Alimentation transpose une stratégie globale reposant sur une sensibilisation accrue, une solide base de données, un support technique adéquat, un renforcement des partenariats et un monitoring aussi efficace que possible.

L’alimentation, enfin, est perçue comme un élément essentiel de santé et d’épanouissement. Une alimentation qui satisfait nos besoins est donc le concept-clé. Dans la pratique, ceci implique à la fois de lutter contre la malnutrition et contre le surpoids : une contradiction criante.

La faim est une injustice

Le principal objectif de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) est d’assurer à chacun la sécurité alimentaire. En pratique, cela consiste surtout à aider les zones rurales. Il est de notre devoir d’y contribuer, en soutenant la FAO dans ses quatre objectifs : aider les pays en développement, fournir des informations en matière d’alimentation, d’agriculture, d’horticulture, de foresterie et de pêche, conseiller les autorités et offrir une plate-forme de discussion neutre pouvant servir de base de lancement pour une politique efficace.

Un point de référence respectable

Le Codex Alimentarius a été mis sur pied par l’OMS et la FAO et est un ensemble en perpétuelle évolution de directives et de normes en matière d’alimentation, de denrées alimentaires et de sécurité alimentaire. L’ambition est ainsi de protéger la santé des consommateurs, de garantir des pratiques honnêtes dans le commerce alimentaire et de favoriser l’harmonisation des normes alimentaires. La DG Animaux, Végétaux et Alimentation est le point de contact national unique pour la Belgique.

Protéger ce qui nous reste

Les végétaux aussi font l’objet d’une collaboration internationale. L’IPPC a été créée en 1952 et compte plus de 180 pays affiliés. L’IPPC vise une prise en charge harmonisée des parasites et des maladies, l’élaboration de normes internationales et l’échange d’informations. Pour concrétiser ces objectifs, la DG Animaux, Végétaux et alimentation est le point de contact unique pour la Belgique. Nous jouons aussi ce rôle pour l’EPPO, le petit cousin européen de l’IPPC qui réalise les objectifs de cette dernière.

Noblesse oblige

L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) entend concilier l’économie de marché avec les principes de l’État de droit et le respect des droits humains : une noble intention s’il en est. La DG Animaux, Végétaux et Alimentation fait de son mieux pour transposer les principes de l’OCDE dans les domaines politiques de la protection des plantes, de l’alimentation et des organismes génétiquement modifiés.

Un Conseil n'est pas l'autre

Le Conseil de l’Europe – à ne pas confondre avec le Conseil européen – réunit 47 pays européens et compte également 6 pays non européens comme observateurs. Le Conseil a été créé en 1949, et notre pays était à nouveau un membre fondateur. Parmi les points prioritaires à l’ordre du jour : la protection des droits humains, la promotion des droits humains et la lutte contre la discrimination raciale et l’intolérance. Rien d’étonnant à ce que la Convention européenne des droits de l’homme (CEDH) ait été rédigée au sein de cette organisation intergouvernementale.

Pourtant, la collaboration avec la DG Animaux, Végétaux et Alimentation revêt ici un caractère plus technique et traite aussi bien des cosmétiques que des matériaux destinés au contact avec des aliments.

En quête d'excellence

STAR-IDAZ est un consortium de recherche créé récemment et très ambitieux qui vise à réunir un maximum de fonds pour des recherches coordonnées en santé animale, au niveau international bien entendu. La DG Animaux, Végétaux et Alimentation fait partie d’un consortium régional – belge – et est ainsi un partenaire permanent de STAR-IDAZ.

ICRAD

Cette organisation – International Coordination on Research on Infectious Animal Disease – mène des recherches en vertu du principe de la “cross-cutting research” (recherche croisée) et vise, par exemple, à obtenir de nouvelles connaissances par la mise en commun des acquis de la recherche scientifique et industrielle. La DG Animaux, Végétaux et Alimentation gère, avec ses partenaires, les appels à remettre des propositions de projets. Le SPF Santé publique consacre une partie de son budget à des projets de recherche avec des chercheurs belges.

SCAR

Le “standing committee on agricultural research” (comité permanent de la recherche agronomique) a été lancé en 2005 et s’est taillé une place en tant qu’organe consultatif respecté pour les recherches européennes en agriculture et bioéconomie. La DG Animaux, Végétaux et Alimentation y est active également, en particulier au sein du “collaborative working group on animal health and welfare” (groupe de travail collaboratif en santé animale et bien-être animal) axé sur le développement d’un réseau durable de sponsors de la recherche de l’UE et des aspirants membres de l’UE.

EUPHRESCO

Ce réseau d’organisations vise à financer des projets de recherche et à fédérer les efforts nationaux des pays affiliés dans le domaine de la santé des végétaux. La coordination et l’influence réciproque des recherches (et des chercheurs) dans ce domaine doit tirer vers le haut les résultats de la recherche. La DG Animaux, Végétaux et Alimentation y contribue en tant que point de contact unique. Notre SPF affecte également une partie du budget annuel de la recherche à ce programme.

VOTRE BIEN-ÊTRE, NOTRE PRIORITÉ

Qu'est-ce qui nous lie à la Représentation permanente, l'AFSCA, Sciensano, l'AFMPS, NUBEL et AMCRA ?

Votre bien-être. Avec notre collaboration, chacune de ces organisations fait tout ce qui est en son pouvoir pour que la Belgique puisse conserver son statut de « pays où il fait bon vivre ».

Cela ne se fait pas tout seul. D’un point de vue géopolitique, les cartes ont été fameusement redistribuées au cours de ces dernières décennies. Les pays occidentaux ont dû apprendre à tenir compte de nouveaux acteurs sur le plan politique, économique et culturel.

Dans cette constellation et dans un environnement qui évolue parfois très rapidement, nous sommes déterminés à maintenir des normes élevées. Après tout, une vie correcte vaut bien un effort aussi soutenu. La DG Animaux, Végétaux et Alimentation du SPF Santé publique souhaite redoubler chaque jour d’attention à votre égard.

D'une importance capitale

Avez-vous déjà songé au fait que la Représentation permanente (RP) auprès de l’Union européenne est le plus grand poste diplomatique belge au monde ? Elle est LA voix de la Belgique en Europe. La Représentation permanente défend nos intérêts au sein de l’Union européenne et établit donc la liaison entre la Belgique et les Institutions européennes.

De notre côté, nous sommes le partenaire privilégié de la Représentation permanente dans les domaines de la sécurité alimentaire, de la santé animale et végétale, ou encore de la politique en matière de tabac et d’alcool. Nous prenons cette grande responsabilité très au sérieux. Les lignes de communication sont courtes et intenses, le contact presque permanent. Le suivi étroit des dossiers est une constante dans notre relation.

Pour une alimentation sûre

L’Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire (AFSCA) veille à la sécurité et à la qualité de notre alimentation depuis 2000. L’AFSCA a été notre providence après la crise de la dioxine de 1999 et doit désormais défendre sa réputation en termes de fiabilité. Ce n’est pas pour rien qu’elle procède chaque année à plus de 120 000 contrôles.

L’AFSCA et nous ne formons qu’un – et vous êtes notre priorité. Pendant que nous définissons la politique et fixons des normes, l’AFSCA se charge du contrôle sur le terrain. Faut-il préciser qu’une interaction continue est indispensable ? Un protocole entre nous, auquel s’ajoutent des accords de services pour certains domaines spécifiques, définit la méthode de travail à suivre. Nous nous réunissons deux fois par an pour discuter des dossiers stratégiques. En outre, nous organisons régulièrement des consultations plus techniques par discipline. Nos experts se réunissent tous les jours. Cela crée une atmosphère de travail saine dans laquelle les collègues restent attentifs aux autres. Ce qui vous est largement profitable.

Forces médicales

Comme son nom l’indique, l’Agence fédérale des médicaments et des produits de santé (AFMPS) joue également un rôle majeur dans votre bien-être et s’avère essentielle à la protection de la santé publique.

Certains produits se trouvent dans une zone grise : s’agit-il de médicaments, de compléments alimentaires, de cosmétiques, de produits biocides, de denrées alimentaires ou de produits de consommation « ordinaires » ? L’AFMPS a créé une Commission mixte afin de lever toute incertitude et de savoir quelle législation s’applique à tel ou tel produit. Nous siégeons au sein de cette Commission aux côtés de l’AFSCA, et également du SPF Économie, PME, Classes moyennes et Énergie, et de nos collègues du SPF Santé publique spécialisés dans la qualité et la sécurité. Ensemble, nous trouvons toujours une solution.

De notre côté, nous sommes heureux de pouvoir compter sur l’expertise de l’AFMPS en matière de résistance antimicrobienne et d’utilisation d’antibiotiques dans l’élevage.

Au nom de la science

Sciensano, qui a été fondé en 2018, est le plus récent des partenaires expliqués ici.  Cette institution publique remplit ses missions dans le domaine de la santé publique et animale au niveau des Régions, des Communautés et de l’État fédéral, à l’échelle européenne et généralement internationale.

Sciensano suit les nouveaux développements et prend des initiatives visant à améliorer la santé publique ; pensez p. ex. à l’impact de la santé animale sur la santé publique. L’expertise de Sciensano en fait une autorité sur laquelle nous nous appuyons pour élaborer les politiques et les programmes nationaux. La DG Animaux, Végétaux et Alimentation – comme d’autres responsables politiques – utilise abondamment les connaissances scientifiques fournies par Sciensano pour pouvoir faire des choix responsables.

Nutriments, unissez-vous !

Nubel  gère une base de données sur les denrées alimentaires. Le président du SPF Santé publique préside également le conseil d’administration de Nutriments Belgique. Nous nous délectons de cette source intarissable de connaissances. Nubel fournit également des informations sur ses activités, au niveau tant national qu’international.

Une discipline en tant que telle

AMCRA, elle aussi avec un statut d’asbl, est notre centre fédéral de connaissances concernant l’utilisation des antibiotiques et l’antibiorésistance chez les animaux. AMCRA souhaite communiquer, sensibiliser et conseiller de manière neutre et objective au sujet de cette matière spécifique. Son objectif, honorable, consiste à réduire l’utilisation des antibiotiques de manière réfléchie. Nous souhaitons également y prêter une oreille attentive, notamment dans le cadre du principe “One world, One health”.

La Belgique, un véritable puzzle

Notre pays, qui a le mérite d’être riche et passionnant, mais qui est empreint d’une grande complexité, compte plusieurs niveaux de pouvoir.  La concertation systématique est profitable non seulement aux Régions et à l’autorité fédérale, mais aussi aux Régions entre elles. Les accords de coopération sont suivis au moyen de Conférences interministérielles, à savoir des organes officiels dans le domaine de la collaboration avec les Régions. Il existe un groupe de travail permanent pour la gestion quotidienne.

La DG Animaux, Végétaux et Alimentation est impliquée dans la Conférence interministérielle de Politique agricole (CIPA) et y représente le SPF Santé publique en tant que membre permanent. Nous sommes également présents au sein de la Conférence interministérielle de l’environnement (CIE), p. ex. dans le groupe de travail « Pesticides ».

CONSEIL DES SAGES

Notre bien-être, la santé de nos animaux et végétaux et la sécurité de notre alimentation sont autant de questions à ne pas prendre à la légère. C’est pourquoi nous nous entourons des meilleurs conseillers et jouons nous-mêmes le rôle de conseillers lorsque c’est possible. Dans la plupart de organes consultatifs, les aspects “Animaux”, “Végétaux” et “Alimentation” interviennent en effet directement ou indirectement dans la prise de décisions.

Transcender les discussions

Le Conseil supérieur de la santé (CSS) rend des avis scientifiques précieux dans un but de protection et d’amélioration de la santé publique. Ces avis sont le fil conducteur des décideurs politiques et des professionnels de la santé.

Pour ce qui concerne l’alimentation saine et la sécurité alimentaire, la DG Animaux, Végétaux et Alimentation s’appuie sur les avis du Conseil supérieur de la santé. Cela inclut les recommandations relatives aux nouveaux types d’aliments – on pense notamment à cet égard aux nouveaux aliments – et aux compléments alimentaires. Les connaissances et avis concernant les produits de consommation tels que le tabac, la cigarette électronique et l’alcool nous guident également en de nombreuses occasions.

Un comité d'agréation reconnu

Créé en 1998, le Comité d’agréation des pesticides à usage agricole est chargé de rendre un avis sur les demandes de mise sur le marché des produits phytopharmaceutiques. Les experts de la DG Animaux, Végétaux et Alimentation y siègent avec des collègues de la DG Environnement, de Sciensano et de l’AFSCA, ainsi qu’avec des experts des trois régions.

Nous nous efforçons de formuler un avis fondé sur un consensus. Enfin, c’est la DG Animaux, Végétaux et Alimentation qui suggère au ministre d’accorder ou non une autorisation de mise sur le marché des produits phytosanitaires. Si le produit est autorisé, des conditions à respecter sont également imposées.

Dites juste "Commission des plantes"

Officiellement, l’organe consultatif sur les questions liées aux végétaux s’appelle la Commission d’avis des préparations de plantes, communément appelée Commission des plantes par ceux qui la connaissent bien. Ses honorables membres nous fournissent des évaluations scientifiques de sécurité sur les préparations à base de plantes ainsi que sur les plantes utilisées dans les compléments alimentaires. C’est en fonction de leur avis que le ministre autorisera ou non la mise sur le marché du produit en question.

La DG Animaux, Végétaux et Alimentation s’adresse par définition à la Commission des plantes lorsque l’on trouve des compléments alimentaires contenant des (parties de) plantes qui ne figurent pas encore sur la liste des plantes dont l’utilisation dans les compléments alimentaires est autorisée.

Une approche coordonnée

L’abréviation NAPAN signifie ‘Nationaal Actie Plan – Plan d’Action National’. Ce Plan coordonne l’ensemble des plans de réduction de l’utilisation des pesticides.

La NAPAN Task Force (NTF) harmonise les programmes régionaux et fédéraux. La DG Animaux, Végétaux et Alimentation en assure la présidence ainsi que le secrétariat. Le NAPAN informe la Commission européenne et les États membres, et coordonne les consultations publiques ainsi que les projets communs; on pense à cet égard aux phytolicences, aux informations dans les points de vente, à l’harmonisation des normes de pollution des eaux, etc. Il est aussi à l’origine des initiatives en matière de contrôles coordonnés.

La biosécurité avant tout

Avec le service Biosécurité et Biotechnologie, le Conseil consultatif de biosécurité (CCB) forme le système d’évaluation scientifique commun. Son rôle est de conseiller les autorités belges sur la biosécurité des activités recourant aux organismes génétiquement modifiés (OGM) et/ou à des organismes pathogènes.

Le CCB rend des avis à propos de dossiers concernant la commercialisation de produits composés d’OGM ou contenant des OGM. Il examine également les questions liées aux essais en champ portant sur des plantes transgéniques ou les essais cliniques de médicaments OGM.

Ces avis scientifiques précèdent l’avis que la DG Animaux, Végétaux et Alimentation émet à l’intention du ministre.

Comité des prix

Une description détaillée de la cellule Recherche contractuelle est fournie  sur une autre page du site. Cette cellule est assistée par un Comité d’évaluation. Celui-ci réunit des experts de la DG Animaux, Végétaux et Alimentation, de l’AFSCA ainsi que des universités belges.

C’est sur l’avis de ce comité d’évaluation que le ministre de l’Agriculture se fonde pour octroyer des subventions.

Consommation et transparence

Le Conseil consultatif en matière de politique alimentaire et d’utilisation d’autres produits de consommation peut être considéré comme une plateforme de concertation dont le SPF peut se prévaloir lorsqu’il s’agit d’adopter une position fédérale sur les questions de politique alimentaire. Par “autres produits de consommation”, il faut entendre le tabac, l’alcool, la cigarette électronique, les cosmétiques et produits connexes.

C’est la DG Animaux, Végétaux et Alimentation qui assure la présidence de ce Conseil. Les secteurs professionnels, les associations de consommateurs et les autorités concernées y sont représentées.

Son avis est légalement requis pour les législations nationales en matière de composition et d’étiquetage des denrées alimentaires ou de publicité en faveur de ces dernières.

L'allaitement maternel, y'a rien de tel!

Le Comité fédéral de l’allaitement maternel a été créé au sein du SPF Santé publique pour souligner l’importance que revêt l’allaitement maternel. En effet, le lait maternel reste le meilleur aliment qui existe. Ses avantages sont nombreux, tant à court qu’à moyen ou à long terme, que ce soit pour les bébés ou pour leur mère.

Ce comité émet des recommandations, prend des initiatives et favorise les actions qui contribuent à une perception positive de l’allaitement maternel. La DG Animaux, Végétaux et Alimentation est particulièrement attachée à ce comité et à sa mission.

Zoom sur 2022

PANAMA : LA BASE DE DONNÉES DE VOS PRODUITS PHYTOPHARMACEUTIQUES ET FERTILISANTS

Le service Produits phytopharmaceutiques et Fertilisants de la DG Animaux, Végétaux et Alimentation travaille depuis un certain temps déjà à la confection d’un outil devant succéder à l’actuelle base de données utilisée pour la création d’autorisations de mise sur le marché de ces produits. La nouvelle base de données a été baptisée « PANAMA », l’abréviation de « Pesticides And plant Nutrients Authorisation Management » (gestion des autorisations pour les produits phytopharmaceutiques et les fertilisants).

Ce nouvel outil informatique doit non seulement permettre de numériser toute la procédure d’autorisation (facturation, communication avec le demandeur, mise du dossier à l’ordre du jour d’une réunion du Comité d’agréation, traitement des avis pour le Comité d’agréation et délivrance de l’autorisation ou du permis), mais aussi de fournir les données de base pour le site web public interactif www.phytoweb.be. Phytoweb est la référence pour tous les utilisateurs et vendeurs de produits phytopharmaceutiques et de fertilisants ainsi que pour les services d’inspection.

Une migration aussi que complexe que longue

La base de données PANAMA est entièrement opérationnelle pour les fertilisants depuis sept ans déjà. Toute la procédure d’autorisation peut être parcourue pour tous les produits réglementés à l’échelon national. Les autorisations intégrales peuvent être recherchées sur Phytoweb par détenteur ou type de produit.

Entre-temps, on continue à développer la partie pour les produits phytopharmaceutiques qui est plus complexe. Toutes les procédures de demande possibles sont actuellement prévues. Il y a une partie « front office » où les demandeurs peuvent introduire leurs demandes et tenir à jour les données introduites ; le stade auquel se trouve les demandes en cours est précisé. Il est également possible de faire intervenir des consultants, qui ont accès ou non aux informations commerciales sensibles.

Les données introduites sont chargées dans une partie « back office » totalement indépendante afin de garantir la confidentialité nécessaire. Un nombre limité de flux a été créé pour les différents types de demandes : demandes pour les produits phytopharmaceutiques via la procédure zonale, demandes de reconnaissance mutuelle de produits phytopharmaceutiques, demandes de permis pour le commerce parallèle et demandes d’autorisations pour situations d’urgence.  Il existe également des procédures pour l’équivalence technique de nouveaux lieux de production de substances actives et l’autorisation de produits pour essais. Le système servira aussi à octroyer des autorisations en tant que station d’essai pour tester des produits ou des modes d’utilisation non autorisés. Les organisations agricoles ont en outre la possibilité, pour les petites cultures, d’introduire une demande d’extension de l’utilisation d’un produit phytopharmaceutique déjà autorisé.

Les autorisations et permis existants, les compositions et les données relatives à l’emballage ont tous été migrés vers la nouvelle base de données. Des corrections ont ensuite été apportées manuellement.  On a déjà pris contact avec tous les détenteurs d’autorisation pour demander leur avis sur ce nouveau format d’autorisation. Leur feed-back a été traité et toutes les autorisations ont pu être finalisées dans ce format en avril. Dans l’intervalle, des tests ont déjà été effectués afin de vérifier si toutes les procédures de demande pouvaient être suivies sans problème ; les dernières démarches ont également été entreprises pour que la facturation et l’envoi des lettres et des autorisations ou des permis puissent se faire directement à partir de PANAMA.

Par ailleurs, les effets sur le site web sont actuellement étudiés. Un nouveau module de recherche contenant aussi les autorisations pour situations d’urgence, les substances de base et les éventuelles durées d’utilisation a été conçu. Il permettra d’effectuer des recherches plus détaillées,  Ce n’est qu’une fois la fonction de recherche entièrement opérationnelle que le site web pourra être basé sur la nouvelle base de données et que PANAMA pourra être utilisé au niveau du fonctionnement interne. Entre-temps, tant l’ancienne base de données que la nouvelle sont tenues à jour, ce qui entraîne un surcroît de travail.

Pendant une période transitoire de six mois, les autorisations seront intégralement gérées en interne dans PANAMA. Des possibilités d’exportation seront alors également prévues afin de mettre des données spécifiques à la disposition de tiers (y compris l’AFSCA et le centre Antipoisons). Il faudra attendre l’élimination de tous les défauts de jeunesse pour donner l’accès au programme aux demandeurs et exploiter pleinement le programme. Des améliorations et des ajouts seront encore effectués par la suite afin de disposer à terme d’un système de demande complet et performant.

LA SANTÉ DES VÉGÉTAUX : PRÉOCCUPATION PERMANENTE DES INSTITUTIONS MONDIALES, EUROPÉENNES ET NATIONALES

2021 a vu se clôturer l’Année internationale de la santé des végétaux (IYPH2020, initiative lancée en 2020 par l’ONU et prolongée en 2021). Au sein de la DG Animaux, Végétaux et Alimentation, les experts de la cellule Protection des Végétaux travaillent à la mise en œuvre au niveau belge de l’un des principaux héritages de cette année internationale : la proclamation du 12 mai comme Journée internationale de la santé des végétaux.

En 2021, s’est également terminé le projet de recherche Beware&Note (financé par le SPF Santé publique). La cellule Protection des Végétaux s’assure de poursuivre le développement de ce projet, qui a abouti à un système de sensibilisation, de détection précoce et de notification des organismes nuisibles aux végétaux en Belgique, et ceci en collaborant à la pérennisation de la plateforme observations.be avec Natuurpunt et Natagora.

Toujours en matière de sensibilisation du public, la DG Animaux, Végétaux et Alimentation prend également part au groupe de travail “Awareness” de la Commission européenne portant sur la planification d’une campagne de l’EFSA sur la sensibilisation à la santé des végétaux dans le courant de l’année 2022.