Retour sur 2020
UNE BELLE AVANCÉE POUR LES PRODUITS DE TABAC
Les premiers pas du paquet standardisé
Depuis le 1er janvier 2020, la loi belge interdit l’utilisation de logos, de couleurs, d’images de marque ou de textes promotionnels sur les emballages des produits du tabac. Seul le nom du produit peut encore être imprimé sur le paquet, avec des caractères normaux et dans une couleur standardisée. La couleur du paquet est elle-même standardisée et similaire pour tous les paquets.
L’instauration du paquet standardisé a pour objectif de :
- réduire l’attractivité de l’emballage et de l’image de marque, notamment chez les jeunes ;
- améliorer l’efficacité des avertissements sanitaires textuels ou visuels apposés sur les paquets des produits à base de tabac ;
- réduire la désinformation des consommateurs sur la dangerosité du tabac.
Cette mesure d’abord mise en place en Australie, au Royaume-Uni, en Norvège et en France a prouvé son efficacité. Sur le long terme, elle participe grandement à la réduction de la prévalence tabagique.
En Belgique, tous les paquets de cigarettes et de tabac à rouler livrés aux grossistes doivent être conformes aux dispositions relatives au paquet standardisé depuis le 1er janvier 2020. Les détaillants ont eu jusqu’au 31 décembre 2020 pour vendre leurs stocks d’anciens paquets non standardisés.
Durant les premiers mois de l’année 2020, le service Inspection de la DG Animaux, Végétaux et Alimentation a contrôlé tous les grossistes pour les informer de la nouvelle législation et pour détecter au plus vite les erreurs dans les emballages.
Ces erreurs ont ensuite été signalées aux fabricants, afin que les emballages puissent être entièrement mis en conformité avant le 01/01/2021, date à laquelle cette obligation est également devenue applicable dans le secteur du commerce de détail.
Interdiction de publicité pour les produits de tabac
Depuis le 1er janvier 2021, il est interdit d’apposer la marque d’un produit de tabac sur des affiches ou sur la devanture des magasins qui vendent ces produits. Cette exception à l’interdiction de publicité qui persistait encore, a été supprimée grâce à la loi du 15 mars 2020 modifiant la loi du 24 janvier 1977 relative à la protection de la santé des consommateurs en ce qui concerne les denrées alimentaires et les autres produits.
En pratique, cela signifie que les magasins de journaux, les magasins de tabac et les magasins de cigarettes électroniques doivent avoir retiré les affiches publicitaires pour les produits à base de tabac, les cigarettes électroniques et les autres produits similaires comme les produits à fumer à base de plantes depuis le 1er janvier 2021. Toutes les références aux marques doivent à présent avoir disparu tant à l’intérieur que sur la vitrine extérieure de ces magasins.
Durant la deuxième partie de l’année 2020, le SPF Santé publique a communiqué de manière très active à destination de tous les acteurs du secteurs (producteurs et commerçants) afin que ces nouvelles dispositions soient appliquées au mieux dès son entrée en vigueur.
Cela a également été l’occasion de rappeler que les restrictions existantes en matière de publicité, de promotion et de parrainage pour les produits de tabac restent d’application. En plus du respect des nouvelles dispositions, la DG Animaux, Végétaux et Alimentation est par exemple spécialement attentif lors des contrôles à l’utilisation des techniques suivantes qui posent parfois problème alors qu’elles sont interdites :
- les réductions et les promotions sur les prix ;
- la mise en avant spécifique des produits de tabac. La présentation de ces produits doit être identique à celle des autres produits vendus dans le magasin ;
- la mise en avant du fait que ces produits sont en vente ;
- toute publicité ou promotion pour des éléments techniques comme, par exemple, les filtres et les papiers. De telles pratiques visent en effet indirectement à promouvoir la vente de produits de tabac.
Si des infractions sont constatées, les contrevenants recevront une amende allant de 2 000 à 800 000 euros. La responsabilité d’une infraction peut incomber au fabricant, au commerçant ou aux deux en fonction des circonstances constatées.
Disparition des cigarettes au menthol
En 2014, l’Union Européenne décidait d’interdire les cigarettes et le tabac à rouler comportant un arôme caractérisant. Cette interdiction était d’application pour tous les arômes à partir de 2017, à l’exception du menthol qui a bénéficié d’une période de transition plus longue. Depuis le 20 mai 2020, la vente de toutes cigarettes ou tabac à rouler possédant un arôme de menthol est interdite en Belgique.
Le menthol est une substance que les fabricants de tabac ajoutaient aux cigarettes et au tabac pour rendre la bouche et la gorge moins sensibles et ainsi masquer le goût et l’odeur désagréables de la fumée. Le menthol, qui procurait également une sensation de “fraîcheur” aux cigarettes, était particulièrement attractif auprès des jeunes fumeurs novices.
L’interdiction des cigarettes au menthol permet donc de mieux protéger les jeunes non-fumeurs en réduisant les risques d’initiation. L’objectif du législateur européen souhaitant que les produits à base de tabac sentent et aient le goût du tabac et soient moins attractifs pour le consommateur, est à présent pleinement rempli.
Au cours des mois qui ont suivi l’instauration de cette mesure, le service Inspection de la DG Animaux, Végétaux et Alimentation a effectué des contrôles relatifs à cette interdiction de vendre des produits mentholés. Il en ressort que cette disposition a été bien suivie par les fabricants et que les produits aromatisés au menthol ont disparu du marché.
AMÉLIORATION DE L’INFORMATION PUBLIQUE SUR LES COMPLÉMENTS ALIMENTAIRES NOTIFIÉS
Les compléments alimentaires sont des aliments prédosés à base de plantes, de nutriments ou d’autres substances ayant un effet nutritionnel ou physiologique. Leur composition et leur étiquetage sont spécialement réglementés afin de garantir leur sécurité d’utilisation.
Avant leur mise sur le marché en Belgique, les compléments alimentaires doivent être notifiés auprès du service Denrées alimentaires. La notification est également requise pour les compléments alimentaires vendus par Internet, même si l’opérateur est établi à l’étranger.
Le dossier de notification doit comporter des informations détaillées sur la composition du produit et une copie de son étiquetage. Le service Denrées alimentaires contrôle ces éléments et attribue un numéro de notification au produit, assorti de remarques pour sa mise en conformité le cas échéant. Les contrôles sur le terrain sont ensuite réalisés par l’AFSCA.
La liste des produits auxquels un numéro de notification a été attribué est mise à disposition du public sur le site Internet du SPF Santé. Les consommateurs, les professionnels de santé et les distributeurs peuvent donc aisément la consulter. Si un produit n’a pas été notifié, il a été mis illégalement sur le marché et n’a fait l’objet d’aucune vérification par le Service Denrées alimentaires. L’information sur la notification est donc importante pour le choix d’un produit par le consommateur et constitue un critère de sélection pour les professionnels de santé et les distributeurs.
La liste complète des compléments alimentaires notifiés comprend des dizaines de milliers de produits, dont certains ne sont plus sur le marché ou pour lesquels les dossiers de notification n’ont pas été mis à jour. En 2020, des adaptations ont été apportées à la procédure de notification et à la liste publique afin de mieux refléter la situation présente et de préciser les conclusions de l’évaluation des dossiers, pour une meilleure information des consommateurs et des opérateurs. Dès mi-2021, la liste publique ne comprendra plus que les produits notifiés ou mis à jour au cours des cinq dernières années. Les firmes ont donc été invitées à renouveler et à mettre à jour si nécessaire les dossiers de notifications de plus de 5 ans.
Les conclusions de l’évaluation des dossiers sont dès à présent indiquées dans la liste publique :
- Si une non-conformité majeure a été relevée dans un dossier, le numéro de notification est attribué pour une durée limitée et est assorti dans la liste publique d’un point d’exclamation dans un triangle orange. Ce symbole est supprimé après la mise en conformité du dossier.
- Pour les dossiers pour lesquels une évaluation particulière est en cours, par exemple par la Commission d’avis des préparations de plantes ou par le Conseil supérieur de la Santé, un numéro temporaire est attribué et accompagné dans la liste publique du symbole d’une loupe.
- Les numéros de notification qui ne sont pas accompagnés de mention dans la liste publique correspondent à des dossiers pour lesquels aucune non-conformité n’a été relevée ou uniquement des non-conformités sans impact majeur sur la sécurité des produits.
- Aucun numéro de notification n’est attribué si le dossier de notification est incomplet ou si le produit ne peut pas être considéré comme un complément alimentaire.
L’amélioration de l’information publique sur les notifications participe à la sécurité des compléments alimentaires commercialisés en Belgique.
FIN DE LA PROCÉDURE DE RÉÉVALUATION DES ADDITIFS POUR L’ALIMENTATION ANIMALE
Grâce à la procédure de réévaluation des additifs destinés à l’alimentation animale et aux différents règlements de retrait d’additifs qui ont suivi au niveau européen, 1686 substances ont été retirées du marché depuis 2010. 1400 substances aromatiques d’origine chimique ou botanique dont l’utilisation n’a pas été confirmée par le secteur de l’alimentation animale sont concernées. Les autres ont généralement été retirées, le demandeur ayant renoncé à fournir les données manquantes.
A l’exception des arômes d’origine botanique (les extraits de plantes), tous les autres additifs ont actuellement été évalués spécifiquement pour leur utilisation en alimentation animale ou retirés du marché, même si dans certains cas, la décision concernant l’autorisation a dû être reportée dans l’attente de compléments d’information.
Cette réévaluation a également abouti au retrait négocié avec le demandeur de quelques substances dont la sûreté pour l’homme, l’animal ou l’environnement n’a pu être démontrée, ou sont inefficaces pour la fonction visée.
En 2020, des efforts substantiels ont été entrepris pour clôturer cette procédure de réévaluation car, courant 2021, débutera l’évaluation des dossiers de renouvellement des premières autorisations accordées en application de cette procédure pour une période de 10 ans.
La difficulté majeure apparue lors de cette procédure de réévaluation tient au fait que l’unique moyen de contraindre un opérateur à fournir les données manquantes de sécurité et/ou d’efficacité est de publier un règlement limitant, suspendant ou retirant l’autorisation, sur base des conclusions de l’EFSA (European Food Safety Authority).
On a procédé ainsi avec notamment :
- le formaldéhyde, qui est toxique pour les voies respiratoires des utilisateurs ;
- la vitamine B2produite par Bacillus subtilis KCCM-10445, qui contient des fragments de gènes codant pour l’antibiorésistance ;
- les antioxydants comme l’éthoxyquine, qui contiendrait une impureté mutagène, et l’hydroxyanisole butylé (BHA), qui serait toxiques pour les chats ;
- les gommes cassia et adragante : épaississants utilisés dans les aliments pour chiens et chats mais avec un niveau de pureté inférieur à ce qui est autorisé dans les denrées alimentaires.
Outre la réduction drastique du nombre d’additifs autorisés en alimentation animale, on notera :
- la réduction du nombre de colorants autorisés et la fixation de teneurs maximales ;
- un meilleur encadrement des méthodes de production pour les vitamines et acides aminés ;
- la difficulté croissante des fabricants de coccidiostatiques à démontrer notamment la sûreté pour l’environnement.
En 2020, 150 avis de l’EFSA ont été discutés et 81 règlements d’autorisation ont été adoptés.
En plus de fixer pour chaque autorisation d’additif une position belge sur les aspects techniques et la gestion du risque, les experts de la DG Animaux, Végétaux et Alimentation mettent régulièrement à jour une base de données reprenant les conditions d’utilisation des additifs autorisés.
Les opérateurs et l’autorité de contrôle sont ainsi tenus informés des changements à apporter à la formulation et à l’étiquetage des aliments pour animaux. Parallèlement, l’arrêté ministériel du 12 février 1999 autorisant encore les additifs de la Directive 70/524/CE au niveau national a été revu en profondeur.
La publication des modifications suivra de près la publication du règlement de retrait de février 2021.
DES PRODUITS POUR DES GROUPES SPÉCIFIQUES : ÉVOLUTIONS DES NOTIFICATIONS
Le mois de février 2020 marque une nouvelle étape clé de l’évolution de la législation européenne dans le domaine des aliments pour les groupes spécifiques (FSG).
En effet, le 22 février 2020, le règlement concernant les FSG fut complété par le règlement concernant les préparations pour nourrissons (IF) et les préparations de suite (FOF), ainsi que par le règlement concernant les préparations pour nourrissons commercialisées comme denrées alimentaires destinées à des fins médicales spéciales (FSMP). Ainsi, la législation nationale concernant l’alimentation particulière est de plus en plus réglementée au niveau européen.
En Belgique, les exploitants du secteur alimentaire ont l’obligation de notifier auprès de l’autorité compétente de chaque Etat membre, où le produit concerné est mis sur le marché, les informations figurant sur l’étiquetage, en fournissant à cette autorité un modèle de l’étiquette utilisée pour le produit et toute autre information que l’autorité compétente peut raisonnablement exiger afin d’établir la conformité avec les législations en vigueur. Avant d’entamer la procédure, il est primordial de vérifier si le produit répond bien à la définition d’un FSMP, IF ou FOF.
En 2019, l’équipe qui s’occupe du traitement des dossiers de notification FSG avait traité 299 dossiers (275 FSMP et 24 IF/FOF). Depuis l’entrée en vigueur des nouvelles législations européennes en 2020, les dossiers de notifications FSG traités ont augmenté jusqu’à 405 dossiers (359 FSMP et 46 IF/FOF).
Une augmentation non négligeable pour la nouvelle équipe en charge des notifications de la DG Animaux, Végétaux et Alimentation !
La DG Animaux, Végétaux et Alimentation est reconnaissante envers les opérateurs qui ont en majorité choisi d’introduire leurs dossiers de notification FSG directement dans le système électronique FOODSUP, ce qui augmente fortement l’efficacité et les échanges au sein de l’équipe : respectivement 87% et 91% des opérateurs pour les FSMP et les IF/FOF ont une préférence pour FOODSUP. Chaque dossier est traité soigneusement dans le but d’orienter au mieux les opérateurs s’ils doivent effectuer des éventuels changements. Ils reçoivent des remarques spécifiques pour chacun de leurs produits notifiés.
Des questions concernant les FSG ? apf.fsg@health.fgov.be
CARTON PLEIN POUR LE RÈGLEMENT SUR LES NOUVEAUX ALIMENTS
Depuis l’application en 2018 du nouveau règlement européen sur les nouveaux aliments (“Novel Food”), le nombre de demandes d’autorisation dépasse toutes les attentes avec 250 demandes déposées. C’est le signe que l’innovation gagne en importance et que le système fonctionne.
Pendant longtemps, le règlement sur les nouveaux aliments a été considéré comme un frein à l’innovation en raison de la longueur de la procédure. Le nouveau règlement a accéléré les procédures et les dossiers en attente qui restent dans le pipeline sont principalement dus à la mauvaise qualité de certains dossiers. Il existe également une approche plus proactive des données manquantes.
En 2020, 109 nouvelles demandes d’autorisation ont été reçues au niveau européen, dont 35 ont été soumises à l’EFSA pour l’évaluation de la sécurité. La commission a également demandé des informations supplémentaires pour 30 dossiers dont de nombreuses demandes d’autorisation de produits à base de cannabidiol (une substance provenant du chanvre).
En 2020, 15 nouveaux ingrédients alimentaires ont été approuvés, dont 2 aliments traditionnels provenant de pays tiers : une infusion de feuilles de café et des aliments à base de pulpe blanche de fèves de cacao.
Le tableau ci-dessous donne un aperçu de toutes les autorisations de nouveaux aliments en 2020, qu’il s’agisse de demandes dans le cadre de la procédure générale ou de notifications d’aliments traditionnels provenant d’un pays tiers (pays hors de l’Union Européenne).
Une procédure simplifiée est prévue pour les denrées alimentaires traditionnelles provenant d’un pays tiers, car elles sont fondées sur un historique d’utilisation sûr et significatif dans au moins un pays tiers.
Ingrédients nouveaux aliments | Descriptions | Type de demande nouveaux aliments | Règlement d'exécution |
---|---|---|---|
Graine de Chia (salvia hispanica) | Graine de Chia | Nouveaux aliments déjà autorisés : extension de l'utilisation et adaptation des exigences d'étiquetage | (EU) 2020/24 |
Nicotinamide riboside chloride | Précurseur de la vitamine B | Nouveaux aliments | (EU) 2020/16 |
Pulpe de fruit, jus de pulpe, pulpe concentrée de Theobroma cacao L. | Pulpe de fruit et jus de pulpe concentré de la pulpe blanche de la fève de cacao | Aliments traditionnels de pays tiers | (EU) 2020/206 |
Extrait de germe de blé riche en spermidine (Triticum aestivum) | Extrait spécifique de germe de blé | Nouveaux aliments autorisés : modification des spécifications | (EU) 2020/443 |
Lacto-N-tetraose | Molécule de sucre synthétisé naturellement présente dans le lait maternel. | Nouveaux aliments | (EU) 2020/484 |
Poudre de graines de chia partiellement dégraissée (Salvia hispanica) | Poudre de graines de chia riche en graines partiellement dégraissées riche en fibres ou en protéines | Nouveaux aliments | (EU) 2020/500 |
Xylo-oligosacchariden | Fibre probiotique | Nouveaux aliments autorisés : extension de l’utilisation | (EU) 2020/916 |
Infusion de feuilles de café de Coffea arabica L. et/ou Coffea canephora Pierre ex A. Froehner | Infusion de feuilles de café | Denrées traditionnelles des pays tiers | (EU) 2020/917 |
Extrait protéique de reins de porc | Extrait protéique de reins de porc | Nouveaux aliments autorisés : Adaptation des conditions d'utilisation | (EU) 2020/973 |
Vitamine D2 poudre de champignons | Poudre de champignons enrichie en vitamine D par traitement UV | Nouveaux aliments | (EU) 2020/1163 |
Sucres obtenus à partir de la pulpe de cacao (Theobroma cacao L.) | Sucres obtenus à partir de la pulpe de cacao | Nouveaux aliments | (EU) 2020/1634 |
Euglena gracilis séché | Algues unicellulaires séchées | Nouveaux aliments | (EU) 2020/1820 |
Extrait de Panax notoginseng en Astragalus membranaceus | Extrait et cosse charnue de ginseng chinois | Nouveaux aliments | (EU) 2020/1821 |
Levure contenant du chrome | Biomasse de levure avec du chrome | Nouveaux aliments | (EU) 2020/1822 |
Levure contenant du sélénium (Yarrowia lipolytica) | Biomasse de levure avec sélénium | Nouveaux aliments | (EU) 2020/1993 |
La DG Animaux, Végétaux et Alimentation joue un rôle actif dans le processus d’approbation en déterminant les conditions d’utilisation des nouveaux ingrédients : la sécurité d’utilisation du nouvel aliment, la clarté et la cohérence des conditions d’approbation incluses dans la liste de l’Union sont primordiales.
Avant d’entamer la procédure, il est important de vérifier s’il s’agit d’un nouvel ingrédient alimentaire. Les États membres sont responsables de la détermination du statut de nouvel aliment. La DG Animaux, Végétaux et Alimentation dispose de nombreuses archives et de diverses bases de données et est donc fortement impliquée dans la détermination du statut de nouvel aliment, même si la demande est adressée à un autre État membre européen.
Plus d’info : novelfood@health.fgov.be
LANCEMENT DE LA TRAÇABILITÉ DES CIGARETTES ET DU TABAC À ROULER
Les dispositions relatives à la traçabilité des cigarettes et du tabac à rouler sont entrées en vigueur en mai 2019. La période de transition étant terminée depuis mai 2020, tous les produits mis sur le marché doivent être conformes.
Durant les premiers mois de l’année, le service Inspection a contrôlé tous les grossistes pour les informer de la nouvelle législation afin de s’assurer qu’elle serait correctement appliquée après la fin de la période de transition.
Le système de traçabilité et de sécurité des produits du tabac provient de la directive 2014/40/UE et est appliqué dans tous les États membres de l’UE.
Le système de traçabilité vise à lutter contre le commerce illicite via l’enregistrement de tous les mouvements des produits légaux à base de tabac. Il fonctionne notamment grâce à l’apposition d’un identifiant unique sous forme de Data matrix, code QR ou DotCode sur chacun des paquets.
Les informations enregistrées dans le système permettent d’effectuer des contrôles et des vérifications de la chaîne d’approvisionnement et permettent aux autorités publiques de déterminer où et à quel moment le produit a été détourné sur le marché illicite.
Afin de renforcer la lutte contre les produits du tabac illégaux, des éléments de sécurité, similaires à ce qui peut se trouver sur les billets de banques sont intégrés au signe fiscal. Afin de lutter contre le commerce illicite des produits du tabac, il existe une étroite collaboration avec le SPF Finances.
Les autres produits à base de tabac, comme les cigares, cigarillos, tabac à pipe à eau et les nouveaux produits à base de tabac devront remplir ces obligations à partir du 20 mai 2024.
LA RECHERCHE : ENSEMBLE, C’EST MIEUX
En 2020, la pandémie Covid-19 a mis en évidence l’importance d’investir davantage la recherche scientifique. Au sein de la DG Animaux, Végétaux et Alimentation, la recherche contractuelle nous prouve une nouvelle fois son rôle crucial en participant à toute une série de projets innovants et cela avec une approche rigoureuse et fiable.
PARC : vers une approche intégrée des risques liés aux produits chimiques
Dans le cadre du nouveau programme de recherche « Horizon Europe » de la Commission européenne, toute une série de partenariats sont en cours d’élaboration. Ces partenariats européens rassemblent la Commission européenne et des partenaires privés et/ou publics dans l’objectif de relever certains des défis européens les plus urgents au moyen d’initiatives de recherche et d’innovation coordonnées. Ils contribuent en outre à l’objectif de création d’un paysage de recherche et d’innovation cohérent au sein de l’Union européenne.
La DG Animaux, Végétaux et Alimentation, en collaboration avec la DG Environnement et le Vlaams Department Omgeving, est très impliquée dans la préparation du « Partnership for the Assessment of Risks from Chemicals » (PARC). Ce partenariat s’inscrit pleinement dans le Pacte vert pour l’Europe et son objectif d’un environnement sans substances toxiques.
Le PARC permettra aux instances européennes et nationales chargées de l’évaluation et de la gestion des risques de bénéficier de nouvelles connaissances et méthodes pour relever les défis actuels et futurs en matière de sécurité chimique. Promouvoir la santé humaine et l’environnement, c’est tout l’enjeu. La sécurité alimentaire chimique est un élément essentiel à cet égard.
Le lancement de ce projet étalé sur 7 ans est prévu au printemps 2022, mais les premiers jalons essentiels ont été posés en 2020. Après une concertation intense avec les collègues européens et la Commission européenne, un « document de réflexion » servant de point de départ pour la suite de la mise en œuvre du partenariat a été publié. Les priorités seront identifiées à un stade ultérieur. À suivre !
Garantie d’une pomme de terre sûre
Quand nous épluchons nos pommes de terre, nous veillons bien à retirer les germes et les parties vertes. Ces parties peuvent en effet contenir certaines substances nocives, appelées glycoalcaloïdes. Ces substances peuvent aussi se retrouver, de manière limitée, dans les chips de pommes de terre et dans les produits de pommes de terre surgelés préfrits d’autant plus pour les produits non épluchés. Dans le projet de recherche RT 19/06 ALKAPO, les chercheurs du CER Groupe et la Fiwap (Filière wallonne de la pomme de terre) ont étudié les pommes de terre et les produits de pomme de terre présents sur le marché belge. Des techniques modernes ont permis de déterminer leur teneur en glycoalcaloïdes et les facteurs influençant cette teneur.
Les concentrations les plus faibles se retrouvent dans les pommes de terre épluchées. Les grenailles, que l’on consomme souvent avec la peau, présentent des concentrations plus élevées. Il en va de même pour certains types de chips de pommes de terre. Ces produits requièrent dès lors une attention accrue.
Les résultats ont été communiqués aux collègues européens et contribueront à l’avenir à la fixation de normes pour les glycoalcaloïdes. En attendant, le consommateur peut déjà veiller à conserver ses pommes de terre à l’abri de la lumière.
Caractère héréditaire de la gale chez les bovins belges de type culard ?
La race Blanc-Bleu belge est une race bovine élevée principalement pour sa viande. Ces animaux sont connus pour leur imposante masse musculaire ; ils appartiennent aux « culards ». Cette race est toutefois très sensible à la gale, causée par l’acarien psoroptes ovis. Cet acarien provoque de graves inflammations de la peau accompagnées de lésions, ce qui a des conséquences importantes sur le bien-être animal et entraîne des pertes financières pour l’éleveur. Le traitement de la gale avec des anti-acariens n’est souvent pas efficace. Afin de trouver une solution durable, il est nécessaire d’opter pour une autre approche comme l’élevage d’animaux moins sensibles à cette maladie.
Dans le projet de recherche RT 17/01 BOMANGE, les chercheurs de la KU Leuven, UGent, ULiège, awé (Association Wallonne des Eleveurs) et CRV ont défini une méthodologie pour permettre un dépistage de routine de la gale dans les exploitations. À cet effet, un score est attribué au bovin, suivant la taille et l’aspect des lésions individuelles et du nombre d’acariens comptés. Chez les animaux très sensibles avec lésions importantes, on a pu établir un lien entre la taille des lésions et certains facteurs héréditaires.
Le projet a débouché sur la recommandation d’inclure les évaluations relatives à la gale dans le dépistage de la pratique des exploitations, en mettant l’accent sur les lésions graves. On examinera aussi si la « sensibilité à la gale » peut être reprise dans le programme d’élevage de la race Blanc-Bleu belge. L’étude sera poursuivie afin d’examiner plus en détail la cause génétique du développement des lésions dues à la gale.
Longicornes rares dans les forêts belges
Depuis son introduction au Portugal en 1999, le nématode du pin s’est propagé sur une grande partie du territoire portugais, ainsi qu’à Madère et dans certaines parties de l’Espagne. Cet organisme nuisible originaire d’Amérique du Nord se plaît dans le système vasculaire des pins. Pendant les étés chauds, il cause une importante mortalité des arbres.
Ce nématode se sert des longicornes du genre Monochamus pour se propager d’arbre en arbre. Chaque année, les États membres de l’Union européenne prélèvent des échantillons de plantes, de bois et d’écorce sensibles ainsi que des longicornes, pour y rechercher sa présence.
Entre 2013 et 2015, le SPF Santé publique a financé une vaste étude en Belgique : une centaine de pièges ont été suspendus à des endroits stratégiques à travers le territoire. À l’époque, seuls 7 individus du genre Monochamus ont été observés. Ces résultats ont ensuite été approfondis dans le cadre du projet de recherche RT 18/04 MONODIS pour en savoir plus sur les conditions qui déterminent la présence et la propagation de cet organisme. En collaboration avec le CRA-W (Centre wallon de Recherches agronomiques), l’Université libre de Bruxelles (ULB) a développé à cet effet des modèles qui utilisent des données climatologiques et la superficie des peuplements de pins. Il a ainsi été possible de conclure que la Belgique se trouve dans une zone très peu favorable à l’établissement des longicornes, et l’origine étrangère des longicornes capturés jusqu’ici est confirmée par les analyses génétiques également effectuées dans le cadre de MONODIS.
Par contre, toutes les captures effectuées jusqu’à ce jour l’ont été à proximité de ports ou d’entreprises qui importent du bois ou des matériaux emballés dans du bois ou sur des palettes, ou encore près de grands points de concentration logistiques routiers. Ces zones font actuellement l’objet d’une attention particulière afin de pouvoir agir rapidement dès que des longicornes y seront observées. Nous espérons, grâce à ces informations, être épargnés pendant de nombreuses années encore par le nématode du pin, capable de circuler en toute discrétion avec le longicorne.